Le vendredi 19 juillet
Avez-vous déjà été le centre d’attraction en prenant une marche? Laissez-moi vous préciser la situation : tout d’abord imaginez une route bordée de deux voies de desserte de chaque côté (pour tout ce qui roule mais qui n’est pas une auto, un camion ou un bus… et là, laissez aller votre imagination car tout est permis). Ces voies sont encombrées de marchands et restaurateurs ambulants en plus des véhicules de toutes sortes et de piétons. Il y a aussi des trottoirs TRÈS larges où l’on retrouve des petites tables avec bancs en plus des mobylettes stationnées et des piétons. Vous zigzaguez tant bien que mal sur le trottoir et les têtes se tournent vers vous, les gens de tous âges vous dévisagent, quelques jeunes filles ricanent un peu en vous regardant et quelques personnes osent vous saluer verbalement. C’est exactement comme ça que ça se passe pour nous aujourd’hui lorsque nous sortons de notre hôtel pour aller souper. On ne s’y habitue pas malgré le fait que c’est ainsi chaque jour. Par contre, les gens sont tellement gentils et c’est drôle de voir les réactions de surprise lorsqu’on les salue (on dirait qu’ils ne s’y attendent pas du tout) ou qu’on leur sourit. Nous avons pris le train à 7h00 ce matin de Pingyao à destination de Datong que nous avons atteint en fin d’après-midi.
Le samedi 20 juillet
Datong n’est vraiment pas une ville exceptionnelle à part un site qui se trouve en banlieue : les grottes de Yungang. C’est là que nous nous rendons ce matin, en prenant un taxi à partir de l’hôtel car ça semble plutôt compliqué en autobus.
À notre grande surprise, le site est extrêmement bien aménagé. Tout d’abord nous entrons dans un temple bouddhiste qui semble assez récent. C’est un endroit de prière pour plusieurs. Un peu plus loin, nous accédons aux cavernes. Celles-ci ont été creusées par des moines bouddhistes vers l’an 500. L’intérieur a été sculpté pour en faire des temples. On dénombre une cinquantaine de grottes dont plusieurs contiennent des statues de Bouddhas de près de 20 mètres. Certaines sont encore dans un très bel état et ont même gardé leurs couleurs malgré tout ce temps. Nous quittons ce site vers14h00 en autobus, qui nous ramène à Datong (15 km) mais on ne sait pas où exactement en ville. Nous montrons une carte de la ville aux gens mais personne ne semble être capable de nous situer sur la carte. Nous marchons un peu au hasard (vers le sud) jusqu’à ce que nous trouvions des noms de rue. Ça y est, nous commençons à avoir une idée plus claire de notre localisation. Nous retrouvons finalement notre hôtel environ une heure plus tard. Pour souper, nous retournons dans la même rue qu’hier soir et avons droit aux mêmes regards d’amusement et de surprise sur notre passage.
Le dimanche 21 juillet
Journée de transit : Datong – Beijing. Et elle commence tôt car nous montons dans notre wagon à 8h00 en nous demandant ce qui nous attend car nous avons réservé des places « standing » (c’est tout ce qui restait pour Beijing ce jour-là alors tant pis!). Surprise : eh bien le wagon est rempli de banquettes (toutes occupées naturellement) et il y a au moins une vingtaine de personnes debout dans l’étroite allée entre les banquettes, et nous en faisons partie. Nous commençons à penser que le voyage va être pas mal long (l’arrivée à Beijing est prévue pour 14h, est-ce possible?). Puis juste avant le départ une jeune femme nous indique une place sur une banquette en nous disant tant bien que mal en anglais que c’est sa place et qu’elle ne va pas la prendre. Bon alors Marc-André va s’asseoir car je suis déjà assise sur une place inoccupée pour l’instant. Et je me lève juste au moment où le train part car la personne vient d’arriver à la place où je suis assise. À ce moment on se dit qu’on va alterner sur le siège à chaque heure. Une demie heure plus tard, le contrôleur annonce quelque chose et c’est la cohue… Plusieurs personnes se ruent vers l’arrière du wagon et à ce moment, un vieux monsieur se lève et m’offre son siège en s’en allant aussi vers l’arrière. Je comprends ce qui se passe : le contrôleur offre d’acheter les places libres dans les autres wagons, ce qui libère quelques places dans le nôtre. Avec toute cette cohue, je finis par être assise à côté de Marc-André pour le reste du voyage. Nous sommes assis mais tassés malgré tout et à chaque arrêt, de plus en plus de gens montent dans le train (plusieurs restent debout pour tout le voyage). Ça doit être le train le plus lent du monde car en fin de compte, nous arrivons à destination à 14h45, tous assez amochés.
WOW! Beijing… le choc! Je sais que je me répète mais il y a BEAUCOUP de monde en Chine. Pour vous donner un ordre de grandeur, pour chaque Canadien, il y a environ 50 Chinois. Alors essayez d’imaginer la vague humaine qui déferle vers la sortie de la station de train de Beijing!!! Bon, les défis commencent pour nous car nous voulons réserver tout de suite nos prochains billets de train, question de faire une dernière petite excursion avant notre retour au Canada. Nous faisons la longue file au guichet extérieur mais réalisons assez vite que ce n’est pas la bonne file. Nous cherchons (tout ça dans une foule inimaginable) et trouvons les guichets en question mais on nous renvoie d’un guichet à l’autre faute de pouvoir nous répondre en anglais. Après la 3e tentative, on se fait servir en anglais pour apprendre qu’il ne reste absolument aucune place pour notre choix de destination. OK, on va devoir s’y faire, la région est totalement surpeuplée et les déplacements sont extrêmement difficiles en cette saison. Nous faisons une dernière file (c’est la 5e!) pour acheter nos billets de métro (peux pas croire qu’il n’y a pas de distributrice automatique!) et affrontons la foule à nouveau, cette fois-ci dans le métro. Nous arrivons exténués à notre auberge qui est extrêmement bien située, dans un ancien quartier du centre-ville. Un vrai petit oasis de paix avec sa cour intérieure. C’est en plein ce dont nous avions besoin!
Le lundi 22 juillet
Comme première journée à Beijing, nous décidons de prendre ça tranquille et de commencer par une marche à travers le parc Beihai, qui longe la Cité interdite au centre de la ville. On s’y rend en métro mais on sort un peu trop loin alors on doit poursuivre le chemin en prenant un autobus. Ce parc entoure un lac artificiel qui a été aménagé il y a environ 1 000 ans. La terre creusée pour créer le lac a été utilisée pour former une petite île en son centre. Sur l’île on peut visiter un temple bouddhiste et grimper un monticule qui mène à un dôme blanc construit en 1651 en l’honneur d’une visite du Dalai Lama. Nous traversons tranquillement le parc et revenons en empruntant les hutongs (ruelles) des vieux quartiers de la ville.
Le mardi 23 juillet
Notre choix de visite pour aujourd’hui : la place Tian’ anmen. Nous nous y rendons en métro. Comme d’habitude, il y a beaucoup de monde (je sais, je me répète, mais il faut vraiment affronter les foules quand on visite quoi que ce soit ici!). La place est un grand rectangle flanqué de quelques édifices : le musée national de Chine, le mausolée de Mao (où son corps est exposé) et le Palais de l’assemblée du peuple, où les membres du parti communiste se rassemblent pour siéger. Nous pouvons visiter les trois et décidons de commencer par le gigantesque musée. Ouf, la file est longue pour les billets et ensuite pour entrer. Par contre, ça en vaut le coup car le musée est magnifique et trop grand pour une seule visite. En tout cas, nous en sortons après moins de deux heures et cherchons un endroit pour dîner (pas évident; il n’y en a pas beaucoup pour cette quantité de gens dans un même endroit). On se rend ensuite au mausolée. La place est tellement grande qu’on doit marcher longtemps pour se rendre d’un endroit à l’autre. De plus, il faut deviner par quelle porte on doit aller chercher les billets et entrer. Il y a des policiers et des militaires en abondance qui surveillent et contrôlent les déplacements d’un édifice à l’autre. Ah, eh bien c’est une surprise : le mausolée fermait à midi aujourd’hui (c’est ce qu’on constate sur un écran à l’entrée. Autre déplacement laborieux, autre surprise : le Palais de l’assemblée aussi est fermé! Bon, ça termine prématurément nos visites pour la journée alors nous revenons en métro et prenons le reste de la journée en repos.
Le mercredi 24 juillet
Ce matin je décide de retourner au mausolée pendant qu’Andrée dort car je me lève toujours beaucoup plus tôt et je me dit que ce sera plus tranquille qu’en après-midi. Je pars à 7h00 et oh surprise en arrivant là-bas : il y a encore plus de monde qu’hier malgré l’heure. Je ne m’attendais pas à ça.
Je fais la file pour le mausolée de Mao, mais on me dit de sortir de la file car j’ai mon sac à dos, que je dois d’abord aller porter de l’autre côté de la rue. Grande marche pour y arriver et là, il y a au moins 1000 personnes qui se bousculent les unes les autres pour déposer leur sac. Ensuite, on doit repasser la sécurité une 2e fois pour revenir à la place Tian’anmen… Ok ok, je laisse tomber une fois de plus, je reviendrai la semaine prochaine sans sac cette fois (espérons que ça sera ouvert à ce moment-là).
Je vais donc ensuite au palais (parlement) du peuple que je visite en groupe. Bof, c’est pas aussi impressionnant que je pensais.
Je reviens à l’auberge un peu avant 10h00, juste à temps pour déjeuner avec Andrée.
Nous passons le reste de la journée à faire des emplettes au supermarché et à se reposer en vue de notre expédition sur la muraille de Chine qui commence demain.
Observations :
- Les chinois s’habillent comme nous. L’image qu’on se fait de l’habit communiste porté par tous n’existe tout simplement pas, tout comme les habits traditionnels: la robe, la longue tresse chez les hommes, le petit couvert de tête. On ne les retrouve que dans les musées et les bandes dessinées de Tintin.
- À Shanghai, les gens sont très bien habillés (grandes marques) tandis qu’en dehors des grandes villes, ils s’habillent plus ordinaire (genre Walmart).
- Les émissions de télévision sont universelles. On retrouve les téléromans, les émissions de talents comme american idol, et les clips vidéos.
- Les chinois sont individualistes malgré le fait qu’ils sont si nombreux. Des exemples, en voici: Les files en ligne sont inexistantes et on se fait couper si on est en ligne; on s’est fait jouer du coude dans les autobus;, on lit une affiche (musée) et les gens se plantent devant pour lire; dans un train de nuit, les gens utilisent leur cellulaire sans se soucier des autres qui dorment. C’est peut-être le fait qu’ils sont si nombreux qui porte à adopter cette attitude du « chacun pour soi ».
- Par contre ils sont aussi très serviables avec nous et empressés de nous aider pour la moindre petite chose.
- En Chine, les piétons n’ont jamais la priorité. Même aux traverses de piétons, sur la lumière verte pour les piétons, les autos continuent en coupant les piétons et en les klaxonnant.
- Des milliers et des milliers de tours d’habitation: c’est difficile à imaginer mais c’est la solution chinoise pour loger tout ce monde. Et des complexes d’habitation, il y en a partout, dans toutes les villes. Les tours sont grandes, hautes, en béton, pas de galeries, et pas toujours très belles.
- J’ai déjà mentionné l’armée de balayeurs qui nettoient et ramassent systématiquement les déchets (ici on jette le moindre déchet par terre), mais je ne pense pas avoir parlé de l’armée de ramasseurs de bouteilles de plastiques et cannettes, qui fouillent systématiquement chaque poubelle pour en sortir les bouteilles et les collecter. Et c’est ainsi partout en Chine!
Nous partons demain pour 4 jours sur la grande muraille de Chine. Nous avons un guide qui nous accompagne.